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Muscle synthétique pour robots super-costauds
Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?se demandait Philip K. Dick en 1966 en rédigeant un roman de science-fiction monumental, plus connu sous le nom de Blade Runner, grâce à l’adaptation cinématographique réalisée, des années plus tard, par Ridley Scott. Une œuvre qui revient aujourd’hui sur les écrans avec la sortie en salles de Blade Runner 2049 du Canadien Denis Villeneuve. Ce nouvel opus réactualise bon nombre de questions existentielles qui agitent autant les ciboulots des humanoïdes « répliquant » du film, que les caboches humaines dans la réalité : qui suis-je, où vais-je et dans quel état j’erre, dans ce monde qui se vide peu à peu de son humanité ? Autant de réflexions autour d’une métempsychose cybernétique réelle ou fantasmée que les formidables progrès accomplis dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la robotique ont largement suscitées.
Mais là n’est pas la question ! Car les androïdes actuellement conçus pour ressembler à leurs créateurs n’ont pas vraiment fière allure. Avec leurs « Pa-pattes » en métal plastifié, leurs corps en forme de bidon et une tête siliconée façon papier mâché, impossible pour l’instant de les confondre avec le boulanger du coin… Ça ne pouvait plus durer ! Des chercheurs américains de l’université Columbia ont voulu apporter un peu de chair synthétique aux robots raides et psychorigides qui traversent de temps à autre notre quotidien.
Le muscle artificiel souple qu’ils ont mis au point est capable de soulever mille fois son propre poids et permet de reproduire le mouvement d'un organe naturel avec encore plus d’élasticité. Entièrement imprimée en 3D, cette chair de cyborg est constituée d'une enveloppe d'élastomère en silicone refermant des microbulles d'éthanol. Une résistance électrique de faible puissance parcourt le dispositif pour le chauffer. À 80 degrés, le liquide s’évapore et en augmentant de volume, dilate le muscle artificiel. « Nous avons dépassé l'une des dernières barrières à la création de robots ressemblant à des êtres humains » concluent les chercheurs qui comptent coupler leur invention avec un programme d’intelligence artificielle afin de piloter automatiquement les contractions des tissus musculaires robotisés.
Une nouvelle « robolution » est en marche avec la production de machines intelligentes et d’apparence 100% humaine. Compteront-elles alors des moutons électriques avant de s’endormir ? Pourquoi pas ! Quand les futurs androïdes, qui, même en mode veille, auront enfin le droit de se rendre au pays des songes, en compagnie de leurs alter ego biologiques, les humains.