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Tablettes numériques : de la vie au-delà de l’iPad

2024-10-17
Si on exclut du portrait les liseuses, l’iPad et ses quelques variantes accaparent, bon an, mal an, plus de la moitié du marché des tablettes numériques. La raison est simple : la concurrence peine à suivre la cadence des nouveautés annuelles imposée par Apple. Mais ça commence à changer.

Les fabricants de tablettes qui ne sont pas l’iPad misent sur des vocations plus spécifiques des systèmes Windows et Android pour se démarquer. La frontière semble tracée entre des appareils conçus pour travailler et d’autres pour s’amuser.

Windows 11 pour l’IA

Les tablettes Windows tombent dans la première catégorie. Elles font de l’œil aux travailleurs qui recherchent plus de muscle que de portabilité. L’écosystème Windows repose beaucoup sur la bonne vieille interface clavier-souris. Elles sont rares, les applications – y compris celles conçues par Microsoft – qui vivent bien en mode tablette.

Microsoft insiste de toute façon beaucoup plus sur l’intelligence artificielle (IA) que sur la mobilité. Sa tablette Surface Pro 11 lancée à l’été mène la charge.

 

Il s’agit d’un des premiers appareils à porter la mention « PC Copilot+ », qui promet une intégration serrée des applications d’IA comme Copilot, justement, qui a droit à sa propre touche sur le clavier. On peut la lancer de n’importe où pour améliorer, analyser, synthétiser ou carrément créer du texte ou des images.

Cela dit, la vraie nouveauté apportée par la Surface Pro 11 de Microsoft est matérielle : on peut détacher son clavier et continuer d’entrer du texte ou bouger la souris, grâce à une connexion Bluetooth sans fil.

Sa béquille ajustable, qui n’a fait que s’améliorer au fil des générations, permet aussi à la Surface de tenir debout toute seule sur la plupart des surfaces (ce jeu de mots vous est offert sans frais additionnels).

Sous le capot, le système sur puce Snapdragon X de Qualcomm peut effectuer quelque 45 billions d’opérations par seconde (ou « TOPS »). Son unité centrale (CPU), son processeur graphique (GPU) et son processeur neuronal (NPU) sont parmi les plus avancés et promettent plusieurs années de bonne performance.

Le plus grand défaut de la Surface Pro est son prix. Bien équipée, avec l’écran OLED optionnel plus attrayant que l’ACL, elle coûte plus de 2750 $, avec les accessoires. C’est beaucoup.

Android pour travailler… légèrement

Une tablette Android pour bien travailler est plus difficile à trouver. Presque tous les fabricants ont admis ces derniers temps qu’Android avait bien meilleure mine sur un téléphone. Ses applications n’utilisent pas toujours très bien l’espace supplémentaire d’un écran qui fait 11, sinon 12 pouces de diagonale, et dont l’orientation est plus naturelle à l’horizontale qu’à la verticale.

Mais une telle tablette existe. Et elle coûte étonnamment peu cher.

Pour environ 1000 $, vous aurez l’appareil, ainsi qu’un étui-clavier détachable et un stylet comparables à ceux vendus par Microsoft avec sa Surface Pro.

On ne parle pas d’une Galaxy Tab de Samsung, elle-même assez coûteuse. Il s’agit de la OnePlus Pad 2, une tablette à écran de 12 pouces mise en vente par la marque chinoise au Canada plus tôt à l’été.

Sans trop s’essouffler, son processeur Snapdragon 8 Gen 3 de Qualcomm anime des applications d’IA comme Gemini, de Google, ou des applis de productivité comme la suite Office de Microsoft. Le mode multitâche sur Android est moins naturel que sur Windows, mais il permet de travailler efficacement… si les applications qu’il vous faut existent sur Android.

Android pour s’amuser

Car Android sur tablette continue d’être plus à l’aise pour le divertissement. Et ça peut se faire à très bas prix : Amazon vient de lancer la tablette Fire HD 8 et la vend au prix très modique de 120 $.

Sa mécanique est modeste, mais l’appareil est conçu pour divertir toute la famille, y compris les jeunes enfants, sans angoisser les parents. Amazon inclut même un étui de protection, pour rassurer un peu plus ces derniers.

La Fire HD 8 n’est pas sans sources d’irritation. Elle vient avec la boutique d’applications d’Amazon, et incite ses acheteurs à s’abonner à son programme Prime, ou même à sa boutique de livres Kindle. C’est un cheval de Troie numérique, en quelque sorte. Elle incarne ce monde très prochain où Google devra proposer d’autres boutiques d’applications que le Play Store sur tous les appareils Android.

Microsoft préparerait d’ailleurs une boutique Xbox pour Android calquée sur le Marketplace d’Amazon. Microsoft semble voir Windows comme un système conçu pour le travail mobile et les applications d’IA, plus costaudes, et Android pour le jeu et le divertissement.

Ça décrit très bien le marché des tablettes ces jours-ci.